Quand j’étais petit, le laitier passait à la maison. Quand j’était petit, le boulanger passait à la maison. Mais quand j’était petit, le facteur ne passait pas à la maison. Il passait de l’autre côté de la rue et laissait notre courrier dans une boite dite « communautaire ». Et c’était (et c’est encore) normal.

Ceci dit, le laitier et le boulanger ne passent plus à la maison. Leur métier s’est transformé. Et personne n’en a parlé. C’est pourquoi le « débat » actuelle entourant la transformation des services de Postes Canada me fascine quelque peu. Et en écoutant les gens déplorer ce changement, je me questionne sur le « pourquoi c’est plate que ça change ».

Parmi les arguments, la plupart sont, à mon point de vue, discutables. Mais deux d’entre eux retiennent mon attention :

  1. les personnes âgées devront sortir de chez elles, beau temps mauvais temps
  2. les facteurs étaient parfois un visage familier pour les personnes seules

En fait, il me semble qu’à ce niveau, il s’agît d’un mélange de fausse nostalgie ou de nostalgie paradoxale… Car on s’entend que c’est pratique d’avoir sont courrier à la porte tous les jours. Mais il s’agît là d’un besoin de la société d’aujourd’hui : être informé le plus rapidement possible. Autrefois (vous savez, quand il n’y avait pas d’internet), un message prenait plusieurs jours se rendre à destination. Ce n’était pas grave d’attendre. Or, s’il ne fait pas beau un jour, on a juste à attendre le lendemain pour aller à la boite communautaire, non? Car ce n’est plus par la poste que les messages urgents se rendent de nos jours… Être nostalgique, ce serait justement souhaiter un retour au « slow mailing »!

Et dans mon souvenir, la boite communautaire était un lieu de rencontre doublement plus intéressant que la boite individuelle. Le facteur y est quelques minutes. Si on le surveille, on peut le croiser et lui parler. Et plus encore : on peut y croiser des voisins. Et Dieu sait qu’en milieu urbain, les occasions de se parler entre voisins sont parfois rares.

Et je n’entrerai pas dans les détails économiques plus qu’il ne le faut. Tout ce que je sais, c’est que nous devrons faire des choix au cours des prochaines années (nous aurions dû commencer avant, mais bon) pour voir nos taxes et impôts gonfler plus qu’actuellement. Mais s’il faut se pointer le bout du nez dehors, 2-3 fois par semaine, il me semble que c’est justifiable comme compromis.

Ah oui, avant d'oublier...

Ah oui, avant d'oublier...

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