La vente du Trou du diable a créé tout un émoi dans le monde brassicole québécois (on aurait pu dire que le diable avait vendu son âme!). Plusieurs personnes, dont moi, on réagit émotivement à cette annonce. En fait, c’est l’amateur de bière en moi (et le Mauricien) qui est déçu de voir passer le Trou du diable dans le giron de Molson Coors. Mais l’entrepreneur et consultant en communication en moi et y voit plutôt une belle leçon.
La vente d’une marque
La situation peut en effet être analysée sous plusieurs angles : d’un point de vue idéologique, d’un point de vue business, d’un point de vue sociologique même. Mais pour moi, ce que je trouve le plus intéressant, c’est l’angle marketing. Car, la vente du Trou du diable, c’est avant tout la vente d’une marque. Ce n’est pas la vente d’une micro-brasserie, d’une usine ou de recettes. Ce que Molson Coors a acheté, c’est une marque. Une marque forte, établie, respectée pour ne pas dire admirée.
La construction d’une marque
C’est là le véritable fruit, et résultat, du travail des fondateurs (consciemment ou non). Bien sûr il faut de bonnes recettes, qui génèrent une bonne réputation (des prix et récompenses, une reconnaissance par les pairs). Et il faut une détermination à porter la marque vers le haut (lire : investir dans le développement). Mais toutes ces actions ont été concertées afin d’établir le Trou du diable comme marque. À travers leurs produits primés, leurs efforts marketing, c’est ce qu’ils ont construit (et vendu) : une marque. Une étape à la fois, pendant plus de 10 ans. D’abord, avec une identité à forte résonance locale. Puis, graduellement, avec une notoriété acquise à coup de prix et récompenses… et de relations publiques (qui ne se souviens pas du lancement de la Shawinigan Handshake par exemple?)
La réputation d’une marque
La réaction des fans en est la plus grande preuve. Les amateurs, ceux qui ont appris à aimer la marquer, la respecter, la promouvoir, la défendre ont tous réagi unanimement en exprimant leur déception. Déçus de voir « LEUR » marque ainsi changer de cap. De voir d’autres valeurs lui être potentiellement accolées, sans avertissement : profit, masse, standardisation.
La valeur d’une marque
Bref, ce qui est unique, c’est la marque. Ce qui a de la valeur, c’est la réputation de la marque. Pas les équipements, pas les recettes… Ce ne sont que des outils. C’est que devrait retenir les entrepreneurs qui désirent prospérer : attardez-vous à créer une marque et à lui donner de la valeur.
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Quel a pu être le prix de vente selon toi ?